Élections fédérales : Programme du Parti conservateur

La plateforme conservatrice met l'accent sur les réductions d'impôts et la réduction de la réglementation pour stimuler l'économie
Les conservateurs espèrent des revenus supplémentaires de 72,6 milliards de dollars grâce à la croissance déchaînée
Aujourd'hui, le Parti conservateur a dévoilé son programme électoral complet — un plan ambitieux qui promet de profondes baisses d'impôts, une déréglementation radicale et des réductions importantes des dépenses fédérales. À quelques jours du scrutin du 28 avril et à la traîne dans les sondages, le chef conservateur Pierre Poilievre parie qu'un programme audacieux et favorable à la croissance trouvera un écho auprès des Canadiens préoccupés par l'inflation, l'abordabilité et la hausse des déficits.
La plateforme, qui prévoit 34 milliards de dollars de nouvelles dépenses et 75 milliards de dollars en réductions d'impôt au cours des quatre prochaines années, décrit un changement radical de politique budgétaire visant à relancer les investissements du secteur privé, à accélérer la construction de logements et à libérer les ressources naturelles du Canada, tout en réduisant le déficit fédéral de 70 % pour le porter à 14,1 milliards de dollars en quatre ans.
L'élément le plus intrigant de la plateforme est que le plan d'établissement des coûts des conservateurs tient compte des recettes fiscales provenant de la croissance économique qui devrait découler de leurs mesures politiques. Cela conduit à un nombre de déficits bien inférieur à celui qui serait autrement le cas, et il y a un certain degré d'incertitude associé à de tels calculs. Cependant, de nombreux gouvernements de l'UE et des États-Unis utilisent la « notation dynamique » pour estimer les répercussions économiques des mesures stratégiques. Les conservateurs ont également recours à des experts externes qui aident à établir les prévisions budgétaires.

Pourquoi si tard ?
Les libéraux publient leur programme le samedi au cours de la longue fin de semaine de Pâques, tandis que les conservateurs publient leur programme six jours seulement avant les élections et après la fermeture des bureaux de vote par anticipation. Normalement, les partis sont désireux de faire entendre leurs programmes et leurs promesses, mais pas autant cette fois-ci pour deux raisons.
Premièrement, les promesses positives sont mieux communiquées sous forme d'annonces autonomes (sur le logement, les réductions d'impôts ou les corridors énergétiques), et non pas enfouies dans une plateforme parmi 63 autres promesses. Bon nombre des principaux engagements ont été annoncés au cours de la campagne.
Plus important encore, la plateforme montre les coûts, ce qui est généralement une mauvaise nouvelle pour les principaux partis parce qu'il n'y a aucun moyen d'éviter des déficits alléchants. Commencez par un déficit de base de l'ordre de 30 milliards de dollars au cours des trois prochaines années en raison des dépenses du gouvernement Trudeau. Ajoutez ensuite quelques éléments de base sur lesquels toutes les parties s'entendent : augmenter les dépenses de défense à 2 % du PIB représente 30 milliards de dollars supplémentaires par année (ou un peu moins parce que le financement est déjà mis de côté dans le cadre financier) ; et annuler l'augmentation du taux d'inclusion des gains en capital, qui est de 4,5 milliards de dollars par année. Les réductions de l'impôt sur le revenu des particuliers coûtent 6 milliards de dollars pour la version libérale et 13 milliards de dollars pour le plan conservateur plus généreux. Ajoutez 5 milliards de dollars pour le logement et l'infrastructure, plusieurs milliards pour soutenir les Canadiens touchés par les tarifs de Trump et nous atteindrons rapidement des déficits de l'ordre de 60 milliards de dollars. À l'heure actuelle, les déficits sont pratiquement impossibles à éviter.
Les libéraux incluent une « économie non définie découlant de l'augmentation de la productivité gouvernementale » de 6 milliards de dollars l'an prochain, pour atteindre 13 milliards de dollars d'ici 2028-2029. Par conséquent, leur déficit finirait par tomber à 48 milliards de dollars en 2028-2029. Mais sans ces revenus indéfinis et inexpliqués, le déficit de 2028 se maintiendrait à plus de 61 milliards de dollars.
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