Mise à jour sur l'élection fédérale 2025/Semaine 3

Principaux points à retenir
- Les politiques intérieures sont au centre de la scène à la suite des menaces tarifaires des États-Unis au cours des semaines précédentes.
- Les libéraux continuent d'être en tête dans les sondages, mais certains sondeurs affirment que l'appui des conservateurs pourrait augmenter.
- Le débat des dirigeants aura lieu la semaine prochaine, avec des plateformes attendues à l'avance.
Paysage politique actuel
À la fin de la troisième semaine, nous sommes à mi-chemin de la campagne électorale fédérale de 2025 et dépassé le temps où les partis peuvent remplacer des candidats dans des circonscriptions particulières. Les chefs de parti ont continué de présenter leurs plans pour le Canada, dans le but de convaincre les Canadiens qu'ils sont les mieux placés pour former le gouvernement.
Alors que la semaine dernière se concentrait uniquement sur les tarifs douaniers du président Trump et leur impact sur l'économie canadienne, les campagnes ont porté cette semaine sur les politiques nationales, y compris le soutien aux travailleurs et aux personnes âgées, et la résolution des problèmes liés à la criminalité et à l'abordabilité. Les annonces clés du Parti libéral et du Parti conservateur concernaient des plans visant à accélérer les projets d'énergie et de ressources naturelles au pays, une question clé pour laquelle les deux partis souhaitent faire passer les grands projets à l'étape de l'approbation plus rapidement. Chaque dirigeant a présenté différentes façons d'atteindre cet objectif, mais tous deux se sont engagés à rationaliser le processus.
À l'approche du jour du scrutin, nous verrons comment les débats influent sur les chiffres, comment les campagnes s'adaptent à ces changements et si le président américain fera une autre incursion dans cette élection.
D'autres plateformes devraient être diffusées, les débats en français et en anglais ayant lieu respectivement les 16 et 17 avril.
Sondage de cette semaine
Les sondages sont demeurés constants, les libéraux continuant de maintenir un écart de taille moyenne sur le PCC, les plus récentes projections de sondage cumulées indiquant que les libéraux sont en tête avec 44 points, les conservateurs étant de près derrière avec 38 points. Cela se traduit par une augmentation d'un point pour le PLC, tandis que les chiffres du PCC concordent avec les projections de la semaine dernière. Derrière les deux partis se trouvent le NPD et le Bloc québécois, avec huit points et six points, respectivement.
Ces chiffres se répartissent actuellement entre les libéraux avec 196 sièges à la Chambre des communes, les conservateurs détiennent 121 sièges, le Bloc avec 17 et le NPD avec huit si une élection devait avoir lieu aujourd'hui. Cela poursuit la tendance à la hausse de la semaine précédente pour le Parti libéral, qui est en mesure d'obtenir les 172 sièges nécessaires pour former un gouvernement majoritaire, tandis que les autres partis poursuivent avec une baisse progressive des sièges projetés.
Bien que les résultats des sondages continuent d'indiquer que les libéraux pourraient obtenir un gouvernement majoritaire, les projections des sondages des dernières semaines faisant état d'une croissance constante, certains sondages indiquent que les conservateurs progressent lentement pour combler cet écart. La campagne électorale fédérale de 2025 est loin d'être terminée, et il y aura certainement un mouvement continu dans les sondages après les débats de la semaine prochaine et la publication prévue des plateformes des partis.
Partis politiques
Parti libéral du Canada
Cette semaine, le chef du Parti libéral Mark Carney s'est rendu dans l'Ouest canadien pour faire des arrêts de campagne en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan avant de retourner une fois de plus en Ontario.
Carney a passé sa troisième semaine sur la piste de la campagne électorale à faire diverses annonces de politiques, notamment celles visant à aider les retraités à faire face à l'impact des tarifs sur le marché boursier en réduisant de 25 % le montant minimum de retrait d'un fonds enregistré de revenu de retraite (CRR) et en augmentant les suppléments de revenu garanti (SIG) de 5 %. Ainsi que celles destinées aux travailleurs des métiers spécialisés, comme la création d'une nouvelle subvention d'apprentissage, l'amélioration de l'accès aux initiatives dirigées par les syndicats et la création d'un nouveau volet de financement des immobilisations pour les collèges. Carney s'est également engagé à accroître la mobilité de la main-d'œuvre à travers le pays, à rendre les parcs nationaux et les lieux historiques gratuits pendant l'été et à augmenter le financement de Radio-Canada.
À la suite de ces annonces, Carney s'est tourné vers les efforts de conservation, s'engageant à créer au moins 10 nouveaux parcs nationaux et aires marines de conservation et 15 nouveaux parcs urbains, et à investir 100 millions de dollars dans un « fonds technologique stratégique pour la sécurité de l'eau » pour faire progresser la recherche et le développement, l'intelligence artificielle, la surveillance et les outils de données au Canada.
L'annonce la plus importante des libéraux est survenue au cours de la deuxième moitié de la semaine, au cours de laquelle le chef expose son plan visant à faire du « Canada la première superpuissance énergétique mondiale ». Comme l'indique le cadre, le plan vise à accroître les exportations canadiennes d'énergie et de minéraux critiques au moyen d'engagements à réformer la réglementation fédérale, de nouveaux incitatifs fiscaux et fiscaux, ainsi que de nouveaux investissements dans l'infrastructure, à savoir un réseau électrique est-ouest et des corridors énergétiques nationaux. Les mesures comprennent :
Celles qui appuient l'accélération des approbations de projets, telles que :
- Établir une liste de projets d'intérêt national avec les provinces et les territoires pour accélérer le suivi.
- Établir un bureau fédéral des grands projets pour faire progresser l'approche « Un projet, un examen » afin que les décisions relatives aux projets soient prises dans les deux ans.
Celles qui assurent l'avenir énergétique du Canada, telles que :
- Engagement à maintenir le régime actuel de crédit d'impôt à l'investissement dans une économie propre et à promulguer des crédits d'impôt en suspens, à savoir l'ITC pour l'électricité propre et l'inclusion de la biomasse résiduelle.
- Développer un corridor commercial et énergétique avec les provinces, les territoires et les partenaires autochtones pour le transport, l'énergie, les minéraux essentiels et la connectivité numérique.
- Travailler avec les provinces et les territoires à la construction d'un réseau électrique Est-Ouest.
- Investir dans le potentiel d'énergie conventionnelle et propre du Canada, notamment en collaborant avec le secteur pétrolier et gazier pour réduire les émissions.
Ceux qui doivent investir dans l'exploitation minière essentielle, comme :
- Création du First and Last Mile Fund (FLMF), pour relier les projets miniers et énergétiques essentiels aux chaînes d'approvisionnement.
- Élargir les crédits d'impôt existants dans le but d'attirer, d'accroître et de réduire les risques d'investissements dans l'exploration et l'extraction minières essentielles.
Celles visant à encourager la participation des Autochtones, telles que :
- Doubler le Programme de garanties de prêts aux Autochtones afin de soutenir davantage de projets d'énergie, d'infrastructure, de transport et de commerce dirigés par des Autochtones partout au pays.
- Accroître la capacité des collectivités autochtones à participer à des projets tôt et de façon uniforme en augmentant le financement à 40 millions de dollars par année.
Il convient de noter que les mesures présentées présentent certaines différences avec celles du Parti conservateur du Canada, mais qu'elles relèvent généralement de la même orientation politique qui consiste à encourager les investissements dans l'énergie propre, l'énergie conventionnelle et les minéraux critiques au moyen de crédits d'impôt et de rationalisation de la réglementation. Avec l'annonce de cette semaine, les deux partis ayant la chance de former le gouvernement, les libéraux et les conservateurs se sont engagés à maintenir le régime de crédits d'impôt à l'investissement dans une économie propre.
Parti conservateur du Canada
Le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre passe la deuxième moitié de sa semaine en Ontario, mais il fait des arrêts de campagne en Alberta et en Colombie-Britannique vers le début de la semaine.
Poilievre a débuté cette semaine par une annonce portant sur l'accélération des grands projets au pays, y compris ceux liés à l'énergie et aux infrastructures. Cette annonce visait uniquement la création d'un guichet unique pour les approbations de projets avec un nouveau bureau appelé Rapid Resource Project Office. Ce Bureau serait composé d'une demande simple et d'un examen environnemental, ce qui vise à éviter les chevauchements en traitant toutes les approbations réglementaires à tous les paliers de gouvernement. Parallèlement à cette annonce, Poilievre a publié une liste de dix projets prioritaires qui, selon lui, ont été bloqués dans le processus d'approbation de l'Agence d'évaluation d'impact. Poilievre s'est également engagé à créer la Société canadienne de promotion économique des Autochtones afin d'offrir des garanties de prêts pour les projets locaux de ressources dirigés par des Autochtones.
Cette semaine, Poilievre a également mis l'accent sur la politique criminelle en introduisant des mesures telles que l'interdiction de la mise en liberté sous caution, de la libération conditionnelle et de l'assignation à domicile pour les récidivistes graves, la création d'une nouvelle infraction criminelle pour avoir agressé un partenaire intime et l'adoption d'une loi exigeant les conditions de mise en liberté sous caution les plus strictes possibles pour toute personne accusée de violence conjugale.
Poilievre s'est également engagé à prendre des mesures pour éliminer les échappatoires fiscales à l'étranger, notamment en créant un groupe de travail pour rendre les règles fiscales plus équitables, plus simples et plus faciles à administrer, en réorientant les ressources de l'ARC pour remédier aux échappatoires des paradis fiscaux extraterritoriaux, en créant un site Web pour dénoncer les grandes entreprises pour ne pas payer leur part d'impôts, et en élargissant le Programme des informateurs fiscaux à l'étranger pour offrir aux dénonciateurs jusqu'à 20 % recouvrent des fonds lorsqu'ils aident à dénoncer des stratagèmes fiscaux illégaux.
Il a également annoncé des politiques visant à réduire les formalités administratives de 25 % en deux ans et à financer des traitements de rétablissement pour 50 000 personnes aux prises avec une dépendance.
Nouveau Parti Démocratique
Le chef du NPD Jagmeet Singh a passé cette semaine dans l'Ouest canadien, faisant des annonces dans divers endroits de la Colombie-Britannique et s'est arrêté en Saskatchewan et en Nouvelle-Écosse. Cette semaine, le message de Singh a changé, alors qu'il est passé de parler de la candidature au poste de premier ministre à se concentrer plutôt sur le rôle des députés néo-démocrates sortants au Parlement pour un équilibre des pouvoirs.
Une grande partie des annonces faites en début de semaine par le chef du NPD, Jagmeet Singh, sont restées sur l'abordabilité du logement, y compris les protections pour les locataires, telles que :
- Rendre permanente l'interdiction actuelle d'acheter une maison à l'étranger sans clause de caducité et interdire l'achat par des sociétés numérotées ou des « mandataires » d'entreprises
- un investissement supplémentaire important dans le logement abordable et sans but lucratif ;
- Élargir les règles actuelles de l'ARC sur le basculement des maisons d'une durée d'un an à cinq ans.
- mettre en œuvre un contrôle national des loyers ;
- Interdire les baux à durée déterminée, les rénovations, les rétrovictions et les « autres pratiques des propriétaires visant à chasser les gens de chez eux et à faire grimper les loyers » ;
- interdire la fixation des prix des loyers et la collusion par les propriétaires corporatifs, y compris l'utilisation de plateformes de données partagées et d'outils de tarification coordonnés ;
- Reconnaître le droit des syndicats de locataires de négocier avec les propriétaires.
De plus, Singh s'est engagé à adopter des politiques qui reflètent les priorités antérieures du NPD, telles que la promotion d'un régime universel complet d'assurance-médicaments d'ici quatre ans à un coût estimé à 3,5 milliards de dollars par année et la promotion de parapluies de protection pour les employés des grandes entreprises en faillite, ce qui comprend un engagement à :
- Élargir les protections « super-prioritaires » de la CCAA pour les travailleurs afin d'y inclure les avantages postérieurs à l'emploi ;
- Augmenter le plafond du Programme de protection des salariés (PEPP) pour couvrir les salaires dus aux gens.
- Renforcer et faire respecter la responsabilité des administrateurs à l'égard des indemnités impayées
- Créer un mécanisme permettant de rendre les travailleurs entiers au moyen de fonds en fiducie ou de garanties fédérales
Bloc Québécois
Cette semaine, le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet s'est largement exprimé sur la culture et la langue françaises, plaidant pour la protection de la culture francophone distincte du Québec à travers :
- Des politiques plus solides pour soutenir le contenu fabriqué au Québec, y compris le financement pour les artistes et les exigences pour les plateformes numériques pour contribuer à la production culturelle locale.
- Contrôle total de ses lois linguistiques, notamment en permettant au Québec d'avoir une compétence complète sur la politique linguistique au sein de la province.
- Une action plus forte en matière de protection de la langue française en appliquant la Loi 101 du Québec aux entreprises sous réglementation fédérale, exigeant que ces entreprises respectent les normes linguistiques françaises.
Parti vert
Cette semaine, le Parti vert a annoncé divers engagements politiques, y compris des plans pour des questions politiques plus importantes telles que les soins de santé et les affaires étrangères, ainsi que leur réponse aux tarifs américains.
Le Parti vert a dévoilé son plan d'expansion des soins de santé publics universels, qui comprend l'adoption d'une Loi sur la santé en soins primaires pour aider à garantir l'accès aux médecins de famille, aux infirmières praticiennes ou aux équipes de santé communautaire, la mise en œuvre d'un régime d'assurance-médicaments et l'expansion des soins dentaires, et l'investissement dans la formation des professionnels de la santé ainsi que la rémunération. La politique du Parti vert en matière de soins de santé consiste également à appuyer la recommandation du Comité des droits des personnes handicapées des Nations Unies visant à ce que le Canada abroge l'expansion du programme MaiD pour les Canadiens dont la mort naturelle n'est pas raisonnablement prévisible.
L'approche du Parti vert à l'égard des affaires étrangères met l'accent sur la paix, les droits de la personne, le multilatéralisme et le renforcement de la souveraineté du Canada et du rôle mondial. Cela comprend l'établissement d'une nouvelle alliance démocratique mondiale, l'amélioration de la protection des réfugiés et de l'infrastructure d'immigration, le renforcement du rôle mondial du Canada par l'aide et le rejet de l'objectif de dépenses de défense de l'OTAN en faveur de la révision de la doctrine militaire du Canada. La politique étrangère du Parti vert englobe également sa proposition de créer une réserve stratégique fédérale de bois d'œuvre résineux afin de régler les éventuels droits de douane futurs sur le bois d'œuvre canadien dans le but de stabiliser les prix.
Cette semaine, le Parti vert a également proposé que l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada (ARPC) soit mandaté pour effectuer des investissements au Canada et promouvoir l'innovation canadienne dans le but de renforcer l'économie canadienne face aux menaces tarifaires continues des États-Unis.