Les systèmes de carbone du gouvernement fédéral et de l'Ontario — une comparaison
Depuis l'année dernière, l'industrie ontarienne est occupée à naviguer dans un paysage politique et réglementaire changeant en matière de tarification du carbone. Cette question englobe une myriade de sujets : le positionnement politique, les défis intergouvernementaux et constitutionnels et les changements réglementaires rapides. Bien qu'il ne soit pas inhabituel qu'une question de politique publique englobe toutes ces facettes, elle a tendance à s'étendre sur plusieurs années et sur plusieurs cycles électoraux ; dans le cas de la tarification du carbone, ces facteurs se produisent en même temps, ce qui en fait un processus plus intimidant pour les entreprises.
À cette fin, Sussex s'est efforcée de tenir ses clients informés de toutes les mesures concernant la question de la tarification du carbone puisqu'elle est passée du niveau provincial — avec l'abrogation du système ontarien de plafonnement et d'échange en juillet 2018 — à l'imposition subséquente par le gouvernement fédéral de son filet de sécurité sur la tarification du carbone, qui doit être mis en œuvre dans toute province ou territoire qui n'a pas de système approuvé de tarification du carbone.
Depuis, les entités assujetties au système ontarien de plafonnement et d'échange ont mis fin à leur participation à ce système en adhérant à la Loi de 2018 sur l'annulation du plafonnement et de l'échange de l'Ontario. La Loi décrit également comment les droits de carbone admissibles seront compensés ; un règlement récent pris en application de la Loi (Règlement de l'Ontario 9/19 — Indemnisation) fournit une orientation précise pour ce processus. Parallèlement à ce processus, les entreprises ontariennes ont dû porter leur attention sur le filet de sécurité fédéral afin de déterminer si leur secteur ou leurs installations sont inclus dans le Système de tarification basé sur l'extrant (SPB) et, dans le cas contraire, de commencer à préparer la taxe sur le carbone qui sera imposée sur les carburants à compter du 1er avril 2019.
Les personnes tenues en vertu du BSPT fédéral ont depuis été tenues de s'inscrire et de comprendre leurs exigences respectives, dont certaines ne seront pas finalisées dans la liste définie des normes de l'industrie avant ce printemps. Les revenus perçus à l'intérieur de l'Ontario seront restitués aux Ontariens au moyen d'un remboursement ou de programmes de financement propres à l'Ontario.
Parallèlement au processus d'élaboration des politiques fédérales, il y a encore beaucoup d'activités au niveau provincial. Le gouvernement provincial a rejeté catégoriquement le fait que le gouvernement fédéral ait le droit constitutionnel d'imposer son système de tarification du carbone à l'Ontario ou à toute autre province si cette province a élaboré son propre plan pour lutter contre les changements climatiques et réduire les émissions, mais ne comprend pas nécessairement une taxe sur le carbone ou un système équivalent de tarification du carbone. En septembre 2018, l'Ontario a annoncé son intention de lancer une contestation judiciaire contre le gouvernement fédéral, semblable à celle lancée par le gouvernement de la Saskatchewan. Le gouvernement de l'Ontario a ensuite publié son Plan environnemental élaboré en Ontario en novembre 2018. Le plan comprend l'approche du gouvernement en matière de lutte contre les changements climatiques, qui comprend l'élaboration proposée de normes de rendement en matière d'émissions établies à l'échelle provinciale. À l'instar du système mis au point en Saskatchewan, il est proposé de couvrir les entités industrielles de la province qui émettent plus d'un montant déterminé sur une base annuelle. Le plan ne prévoit pas de taxe sur le carbone sur les carburants, contrairement au filet de sécurité fédéral.
Cela nous amène à la semaine dernière, alors que l'Ontario a publié sa proposition réglementaire pour l'élaboration de ses normes de performance en matière d'émissions (SPE). Comme il est indiqué dans les détails de la proposition, la proposition envisage « des mécanismes de conformité souples qui comprendraient la réception d'unités de conformité comme incitatif pour obtenir de meilleurs résultats que la norme, pour des réductions volontaires des émissions par d'autres ou des paiements pour l'achat d'unités de conformité auprès du gouvernement ». (ero.ontario.ca/avis/013-4551)
Il y a des éléments communs entre le SPE proposé et le SPT fédéral, ainsi que des différences évidentes. Pour clarifier ce point de vue, Sussex a comparé les deux systèmes.
Similitudes
- L'Ontario propose de couvrir au minimum les mêmes secteurs que ceux couverts par le SPB fédéral, y compris l'électricité (qui est notamment absente du système de grands émetteurs proposé par la Saskatchewan).
- Les deux systèmes reconnaissent la vulnérabilité des industries à forte intensité d'émissions et exposées au commerce.
- Les deux systèmes proposent d'utiliser l'intensité des émissions sectorielles pour les secteurs comptant de nombreuses installations et des normes propres aux installations dans les cas où un très petit nombre d'installations existent dans un secteur donné.
- Dans les deux systèmes, la période de conformité commence le 1er janvier 2019.
Différences
On ne sait pas encore si le RPA proposé, une fois finalisé en juillet 2019, sera accepté par le gouvernement fédéral et remplacera le BSP. L'issue de la contestation judiciaire, qui doit être entendue en avril, aura une incidence sur le système qui demeurera en place. Compte tenu de cette incertitude, Sussex encourage fortement les entités qui sont obligées en vertu de l'un ou l'autre système à participer aux prochaines consultations et aux activités de sensibilisation ciblées avec le ministère de l'Environnement, de la Conservation et des Parcs de l'Ontario (MECP) tout en participant simultanément à des discussions au niveau fédéral.
Notre équipe suit tout cela de près aux deux paliers de gouvernement ; s'il vous plaît laissez-nous savoir si vous avez des questions.