Politique, politiques et impacts futurs : Guide de fin d'année pour le Canada
Au moment où le Canada se dirige vers des élections fédérales l'an prochain, comment la bataille politique entre le premier ministre Trudeau et Pierre Poilievre façonnera-t-elle l'avenir du pays ?
Poussé par sa croyance en ses compétences électorales, Trudeau souhaite rester à la tête du Parti libéral, confiant qu'il peut l'emporter en contrastant sa vision avec celle de Poilievre, en particulier sur des questions comme l'environnement, l'équité et le leadership mondial. Cependant, les sondages nationaux, régionaux et axés sur des enjeux laissent entrevoir une voie très difficile. Trudeau passera probablement fin 2024/début 2025 à mettre l'accent sur la baisse de l'inflation et les baisses de taux d'intérêt attendues de la Banque du Canada comme preuve de la reprise économique dans le cadre du plan libéral. Pendant ce temps, l'opposition de Poilievre qualifiera les libéraux de déconnectés après neuf ans au pouvoir alors que les prix élevés persistent.
Comment les approches de Trudeau en matière de commerce, de politique climatique et de reprise économique auront-elles un impact sur les entreprises canadiennes, et comment un gouvernement dirigé par Poilievre pourrait-il changer l'équation ?
Alors que le président Trump revient à la Maison-Blanche, cela pourrait permettre à Trudeau de souligner son expérience des renégociations potentielles et des tarifs douaniers de l'ACEUM, comme il l'a fait de 2016 à 2018. Les libéraux tentent peut-être de lier les conservateurs à la rhétorique de Trump, mais les élections seront probablement axées sur l'abordabilité. L'effondrement récent de l'Entente d'offre et de confiance entre les néo-démocrates et les libéraux vient s'ajouter à l'incertitude, ce qui pourrait accélérer la date des élections à partir d'octobre 2025.
Alors que les partis politiques se concentrent sur l'inflation, l'abordabilité et le commerce américain, quels défis et possibilités pourraient émerger pour les entreprises canadiennes ? La résilience économique favorisera-t-elle la croissance de l'énergie, de la technologie et de l'infrastructure, ou les changements de politique ajouteront-ils de l'incertitude ?
À l'heure actuelle, l'incertitude à court terme semble probable, même si le gouvernement du Canada n'a pas tardé à donner l'assurance qu'il essaiera de maintenir les choses au maximum comme d'habitude.
Le gouvernement a déjà passé une bonne partie de l'automne à mener des consultations sur la sécurité économique, les tarifs sur l'acier et l'aluminium et à solliciter des commentaires sur les opinions sur l'accord actuel de l'ACEUM avant son examen mandaté en 2026. Au cours de la prochaine année, les entreprises canadiennes auront de nombreuses occasions d'interagir avec le gouvernement pour veiller à ce que leurs intérêts soient protégés par d'autres négociations.
Comment la nouvelle administration américaine pourrait-elle avoir une incidence sur les politiques des entreprises canadiennes et sur la confiance des marchés dans la période précédant les élections fédérales ?
La réélection de Donald Trump — la deuxième personne après Grover Cleveland à exercer des mandats non consécutifs — aura probablement des effets immédiats importants sur les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis. Le tarif d'importation de 10 % proposé par Trump sur les marchandises étrangères pourrait rapidement avoir une incidence sur les marchés canadiens.
Le gouvernement canadien devra demeurer vigilant non seulement sur les tarifs, mais aussi à l'approche de l'examen obligatoire de 2026 de l'ACEUM. L'ancien représentant des États-Unis au Commerce Robert Lighthizer, qui pourrait entrer au poste de secrétaire au Trésor, a fait allusion ce printemps à des conditions plus sévères, exprimant son mécontentement à l'égard du résultat des dernières négociations et exhortant le Canada à répondre aux préoccupations des États-Unis concernant le dumping de l'acier au Mexique afin d'obtenir un traitement favorable.