Hydro-Québec présente sa stratégie de développement éolien
Le 30 mai, Hydro-Québec (HQ) a publié sa « Stratégie de développement éolien » (la stratégie). La stratégie décrit le plan de HQ visant à ajouter 10 000 MW de capacité éolienne pour répondre à une demande accrue de 60 TWh d'ici 2035. Pour atteindre cet objectif, une nouvelle capacité de 1 000 à 1 500 MW devra être déployée chaque année au cours de la prochaine décennie.
L'Administration centrale a noté que les réunions avec les intervenants ont révélé un message clair : les municipalités et les Premières nations veulent modifier le modèle de développement de l'Administration centrale, en insistant sur la nécessité d'améliorer la planification et la coordination. Un thème récurrent de ces discussions était que l'acceptabilité sociale et la confiance du public doivent être le fondement des projets à venir. La publication d'hier était la tentative de l'administration centrale de répondre à cette rétroaction.
En particulier, l'Administration centrale a identifié cinq défis clés dans le développement de l'énergie éolienne. L'acceptabilité sociale est cruciale, car les municipalités et les Premières Nations recherchent des partenariats. La coordination avec le système de transport en évolution est également essentielle - le Plan d'action 2035 de l'Administration centrale souligne la nécessité de construire 5 000 km de nouvelles lignes de transport d'ici 2035, et HQ a annoncé son intention de divulguer publiquement la planification de son réseau de transport. L'accès à la main-d'œuvre est un autre défi, l'Administration centrale ayant pour objectif de mobiliser 35 000 travailleurs chaque année pour atteindre son objectif 2035.
De plus, la sécurisation de l'équipement sera essentielle, car l'Administration centrale prévoit un ajout mondial de 1 000 000 MW de nouvelle capacité éolienne entre 2024 et 2035. Assurer une plus grande prévisibilité dans l'élaboration de projets à grande échelle aidera à stabiliser les chaînes d'approvisionnement. Enfin, l'administration centrale s'attend à réaliser d'importantes économies de coûts, en prévoyant une réduction de 20 % grâce à des économies d'échelle.
Selon la nouvelle approche proposée, l'Administration centrale se désignerait comme gestionnaire de projet (FR — Maître d'Oeuvre) pour le développement de nouveaux projets. Tirant parti de ses relations étroites avec les municipalités et les Premières Nations, QG vise à jouer un rôle structurant, en assurant l'acceptabilité sociale, les retombées économiques et la croissance du secteur éolien au Québec. Conformément à cette approche, la stratégie de l'Administration centrale modifie fondamentalement les rôles historiques de l'Administration centrale, des Premières Nations, des municipalités et des producteurs indépendants d'énergie dans le développement de projets éoliens dans la province.
L'Administration centrale assumera les rôles de gestionnaire de projet, d'investisseur et de repreneur. Les municipalités et les Premières Nations agiront à titre d'investisseurs et participeront dès les premières étapes de l'élaboration des projets. Les producteurs indépendants d'électricité serviront d'experts techniques et d'investisseurs.
La stratégie éolienne de l'Administration centrale décrit son engagement à entamer rapidement des discussions avec les Premières Nations et les municipalités. Ces discussions visent à établir des partenariats et à identifier des zones géographiques propices au développement éolien. Par la suite, HQ lancera un processus concurrentiel pour engager des promoteurs éoliens au Québec.
Les économies d'échelle sont un thème récurrent de la stratégie de développement éolien de l'Administration centrale. La stratégie met l'accent sur la nécessité de projets à grande échelle de plus de 1 000 MW pour répondre à la demande et favoriser des réductions de coûts. De plus, les petits projets continueront de faire partie des demandes de propositions, une pratique conforme à l'approche adoptée par l'Administration centrale au cours des deux dernières décennies.
L'Administration centrale a fourni le calendrier suivant pour le développement de ces projets à grande échelle : l'identification des zones et des partenaires communautaires prendra de 6 à 18 mois, la planification du projet s'étalera sur un à deux ans, la construction du parc éolien prendra environ 2 ans et l'exploitation du projet devrait durer 25 ans ou plus.
Avec un changement aussi radical dans l'approche du développement éolien, il est largement prévu que le gouvernement et l'administration centrale recevront une rétroaction importante sur la nouvelle stratégie. Cette approche changerait fondamentalement le rôle de l'investissement du secteur privé dans la province, et on ignore si et dans quelle mesure les projets élaborés dans le cadre de ce cadre susciteront de l'intérêt.
Comme toujours, nous continuerons de suivre l'évolution de ce cadre et serions heureux de vous aider à comprendre ces politiques et à vous engager dans les prochaines semaines et les mois à venir.